Elevage passionné de lévriers Azawakh en France depuis 1987... Pages dynamiques du site www.azawakh.fr

22 mai 2013

Mes buts d'élevage ...

ou les raisons pour lesquelles j'effectue un travail de sélection à partir d'Azawakhs d'origines bien différentes, dont des origines du "pays". 

   Le premier Azawakh que j'ai rencontré provenait d'un élevage français (dont 25% de ses origines provenaient de la lignée dite "yougoslave" - voir cet article pour mieux comprendre les origines des Azawakhs). J'ai été complètement fascinée par ce chien si fier, altier et distant, au caractère entier, presque sauvage. J'ai tout de suite su que cette race de lévrier était faite pour moi.
Chamiya des Nomades Bleus


  J'ai eu la chance de pouvoir accueillir chez moi une de ses filles - très consanguine puisque issue de l'union de son père et de la propre mère de celui-ci - qui devint par la suite la fondatrice de mon élevage d'Azawakhs. 

  Cette chienne vécu presque 14 années en assez bonne santé bien qu'elle devint presque aveugle à 12 ans et avait quelques petits problèmes d'arthrite déformante chronique aux poignets et aux doigts. Elle s'en est allée un soir, dans mes bras, à la suite d'un arrêt du coeur. Ses frère et soeurs eurent plus de tracas de santé et ne vécurent malheureusement pas aussi longtemps.

  Bien que l'Azawakh soit considéré comme une race de chien parmi les plus rustiques, sans gros problèmes de santé, et que les lignées originelles importées en Europe possèdent de nombreuses qualités, la consanguinité qui vise à "fixer" des critères souhaitables, révèle et fixe aussi les "tares" cachées des lignées (défauts de morphologie, de santé ou de caractère) qu'il n'est pas souhaitable de voir conserver.

  Les défauts morphologiques visibles les plus fréquents de la lignées originelle dite "française" étaient des pieds avants panards à partir du poignet, un mauvais port d'oreilles et des déformations de poitrine. 

  En ce qui concerne la santé des individus, il est plus difficile de mettre en avant tel ou tel problème puisque les langues ne se délient guère, mais il a été évoqué des torsion d'estomac, paralysies diverses dues à une hyper-calcification des cervicales (syndrome de Wöbler ?) ou d'autres problèmes d'instabilités des cervicales ?, arthrites déformantes, problèmes cardiaques, hypothyroïdie (?)... 


  La lignée dite "yougoslave", issue de 3 chiens de fondation, plus lourde de type, souffrait notamment de crises d'épilepsie, et de paralysie (Wöbler ?) aussi. On rencontre aussi chez les chiens issus des deux lignées, sans qu'il soit honnêtement possible de les attribuer à une lignée plus qu'à une autre, des cas de manque de dents, des pieds aux doigts plats, des problèmes d'irrigation sanguine des extrémités (oreilles et queues), des atrophies des muscles masséters, des démodécies, diverses maladies auto-immunes, et des caractères "difficiles". 
Pourtant, depuis les années 1970 (soit depuis environ 40 ans!) certains éleveurs ont continué à travailler en cercle fermé avec ces lignées en n'apportant que 3 nouveaux chiens de fondation dans leurs origines (presque par erreur !)

  Pour ces trois nouveaux "rapportés" (pour ne pas utiliser le mot "import", "sang neuf" ou "né dans le désert"...) introduits dans une lignée en 1989, chacun ne représente déjà plus, au bout de 4 générations, que 5% de sa génétique sur un total de 12 chiens d'origine dans l'exemple au hasard, d'une portée née en 2011. D'autres aussi produisent des chiens en accouplant frères et soeurs ... 
  Les descendants de ces portées se sont progressivement transformés en des Azawakhs de type extrême (exagérément affiné) dont quelques exemplaires sont mis en avant comme étant le modèle par excellence de la race. Or, ces chiens à la morphologie et au psychique souvent instables, pour lesquels on ne connaît que peu l'état de santé réel des sujets, puisque ces informations restent confidentielles, révèlent toutefois des difficultés à se reproduire (pour diverses raisons qui ne sont d'ailleurs pas toujours liées aux chiens eux-même) et les éleveurs font appels presque systématiquement à des inséminations artificielles tout en déclarant officiellement des saillies naturelles. On n'est donc même plus certain de leur capacité à survivre dans leur environnement naturel ou à se reproduire naturellement et à constituer une population viable et durable comme cela en a toujours été le cas jusque-là avec une population hétérogène au Sahel !

  Devant le constat que la race en Europe ne comportait pas assez d'individus pour permettre à la race d'exister sous une forme typique, fonctionnelle et saine, certains éleveurs ont fait d'autres choix, comme celui d'intégrer à la race de nouveaux reproducteurs, en provenance de la région d'origine (bien plus logique que de faire des retrempes avec d'autres races comme proposé il y a quelques années), à ces premières lignées importées en Europe au cours des années 1970. 

  Je fais partie de ces éleveurs-là qui souhaitent voir cette ancienne race très particulière, perdurer dans le temps et pensent qu'un Azawakh devrait être avant tout le compagnon en bonne santé d'êtres humainsqui veulent un beau chien fonctionnel, avec lequel ils vont avoir du plaisir à vivre, à la maison en famille, à la campagne, éventuellement sur un ring d'exposition ou sur un parcours de PVL, et ce pour au moins une bonne dizaine d'années.
Importé du Niger 2007

  Il est évident, que les chiens "rapportés" en provenance des pays d'origine au Sahel ne reproduiront pas des copies conformes des chiens hyper-typés issus de 30 années de sélection orientée, basées sur les mêmes chiens/lignées. Il est probable, mais pas nécessairement, que les chiots issus de mariages avec ces nouveaux chiens auront quelques différences avec la description du "modèle idéal" qu'est le standard déposé à la Fédération Cynologique Internationale (par ailleurs élaboré arbitrairement à partir de quelques individus en particulier qui ne reflétaient ni la généralité du type de lévrier présents dans l'aire d'origine, ni la majorité de ceux ramené à l'époque en Europe)
  
Mais c'est là justement que commence le travail de ces éleveurs, si on le leur permet : Faire des choix, élever des chiots, effectuer un certain nombre de suivis et dépistages, les regarder grandir et se développer, et choisir parmi ceux-ci les meilleurs candidats pour enrichir la race et continuer avec les générations suivantes. 
Fille d'une chienne importée
 du Mali en 1989
C'est ce que des éleveurs ont déjà fait par le passé avec succès, puisque quelques "rapportés" figurent maintenant dans de nombreux pedigrees d'Azawakhs hautement primés aux côtés des premières lignées, y compris chez des éleveurs qui considéraient autrefois ces divers "rapportés" comme des bâtards pour diverses raisons (couleurs, marques blanches, origines ou types). 

  Mais après quelques générations, l'apport génétique de ces quelques chiens dans les généalogies se dilue et devient rapidement quasi nul. Le travail est donc à renouveler encore afin d'apporter suffisamment de lignées variées qui puissent être élevées, puis mariées ensembles, pour conserver autant que possible, une race viable et saine (variabilité génétique). Ces chiens "rapportés", leurs descendants directs et leurs éleveurs, ne font pourtant pas l'unanimité parmi les adeptes de la race, bien au contraire, faisant couler beaucoup d'encre depuis des décennies et faisant l'objet, pour ceux actuellement en vie, d'une véritable chasse aux sorcières de la part de certains "propriétaires / pseudo-éleveurs / ou responsables-de-clubs" incompétents, obtus, voire mythomanes vaniteux, qui se prennent pour la police cynophile et dont globalement le discours tient en quelques mots: "Après moi le déluge" !

  Alors que l'introduction de nouveaux lévriers en provenance de l'aire d'origine devient de plus en plus difficile (réglementations, terrorisme,  guerres, maladies), l'utilisation des derniers chiens "rapportés", et de leurs descendants, présents dans quelques programmes d'élevage dans le monde - dont le mien -, est pourtant des plus appropriés pour l'avenir de la race en lieu et place de mesures visant, à terme, à restreindre la population de reproducteurs par un standard trop rigide.

Qu'on laisse enfin les quelques sélectionneurs continuer le difficile travail qu'ils font pour la race qu'ils connaissent bien, travail qu'il est possible de constater dans la qualité de la plupart des magnifiques Azawakhs actuels.

Pour le futur, je souhaite aux autres ce que je souhaite pour moi : Un Azawakh beau, élégant, harmonieux, fort, équilibré, sain, intelligent, fonctionnel, tendre et aimant avec sa famille ! et c'est dans ce but que j'élève et sélectionne des Azawakhs, sur le long terme et non dans un but d'enrichissement financier (sic) ou de valorisation de mon ego par des titres honorifiques, titres de champion ou des podiums.



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PS: Quelques photos parlantes ...
Voici quelques uns des premiers Azawakhs importés au cours des années 1970-80, ancêtres de nos chiens actuels :





Et voici le type d'Azawakh actuel, résultat d'une sélection consanguine vers un type extrême, qui s'impose systématiquement en exposition et sert de modèle exclusif aux juges et aux "petits aménagements" au standard :



Art by Elle J. Wilson : http://www.etsy.com/shop/AlmostAnAngel66#

13 mai 2013

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